La CGT banques assurances salue la parution du numéro de novembre du magazine « 60 millions de consommateurs » qui consacre un dossier complet aux frais d’incidents bancaires, et à leurs conséquences sociales et sociétales.
Pour les salariés des établissements bancaires en contact avec la clientèle (en face à face ou à distance), ces frais ont aussi pour effets secondaires de dégrader leurs conditions de travail, la
relation qu’ils entretiennent avec leurs clients et, au-delà, c’est toute l’image de la profession bancaire qui se trouve écornée. Les conseillers bancaires, qui disposent de marges de manœuvre souvent très limitées, en subissent pourtant les conséquences directes au quotidien : manifestations d’humeur, augmentation des incivilités, perte de confiance, attrition…, dans un climat social déjà alarmant sur lequel la CGT ne cesse d’alerter les directions (lire Alternatives économiques, les salariés des banques
sous haute pression, 09/10/2017).
Les niveaux de tarification élevés des commissions d’intervention, qui résultent bien souvent d’un traitement informatique automatisé des opérations en dépassement, demeurent insupportables pour
les clientèles fragiles, qu’elles soient ou non identifiées comme telles selon les critères propres à chaque établissement. Ponctionner de tels niveaux de frais à des publics qui n’ont déjà pas
d’argent relève de l’indécence. Cette tarification punitive ne trouve en outre que peu de contreparties en termes d’anticipation des difficultés et d’accompagnement budgétaire, les clientèles grand public et fragiles étant celles en face desquelles les établissements bancaires mettent le moins de moyens en nombre de conseillers. Cette situation se trouve encore aggravée par la fermeture des
agences qui s’accompagne en outre d’une tendance à la suppression du conseiller dédié.
Attachée à l’effectivité des politiques publiques relatives à la prévention du surendettement et en faveur de l’inclusion bancaire, la CGT banques assurances dénonce l’insuffisance et/ou l’inadaptation de la formation dispensée par les établissements à leurs personnels en contact avec la clientèle et ce malgré les engagements professionnels et la charte homologuée en novembre 2014 par le Ministre des Finances et des Comptes publics.
La CGT banques assurances interpelle le gouvernement et appelle l’ensemble des parlementaires à se saisir du sujet, et demande notamment :
– un abaissement du plafond mensuel et un plafonnement global des frais d’incidents bancaires, incluant nécessairement les commissions d’intervention, les intérêts débiteurs, les frais de rejet et tous les autres frais d’incidents ;
– une extension du plafonnement mensuel au bénéfice des clientèles agissant pour des besoins professionnels (commerçants, artisans, petites et moyennes entreprises) ;
– l’extension de la composition de l’Observatoire de l’inclusion bancaire (OIB) pour permettre la participation d’un représentant des salariés des établissements observés ;
– une exigence de transparence sur le produit net bancaire (PNB) généré par les frais d’incidents, accessible à l’OIB et aux instances représentatives du personnel en charge de la surveillance
économique des établissements ;
1/2La CGT banques assurances appelle le patronat bancaire à :
– la mise en cohérence du discours orienté client avec les moyens dont les salariés disposent effectivement pour faire face à leurs missions commerciales et de conseil, au service de toutes les
clientèles, sans ségrégation ni sélectivité sociale. Le pouvoir de création monétaire que les pouvoirs publics abandonnent à des intérêts privés doit impérativement avoir des contreparties. En ce sens, les réductions d’effectifs, le repli des réseaux physiques (fermetures d’agences) et les stratégies d’évitement face à certaines clientèles ne sont plus acceptables.
– la création de conseillers de proximité spécialisés à l’accompagnement budgétaire, comme il existe par ailleurs des conseillers dédiés à la gestion de patrimoine, à la prévoyance, à l’immobilier…
L’inclusion bancaire et la prévention des situations difficiles ne sauraient se limiter à une externalisation des tensions vers le milieu associatif ou la Banque de France. Anticiper et prévenir,
c’est l’affaire de tous !
Montreuil, le 26 octobre 2017
Contact : 01 55 82 77 87 – fspba@cgt.fr
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