30% de locataires retraités en HLM – Quel est leur profil ?

Dans la dernière livraison de sa lettre « Eclairages », la direction des fonds d’épargne de la Caisse des Dépôts publie une étude originale sur « Les retraités en HLM ». Elle rappelle que « la connaissance du profil des locataires âgés est un enjeu clé pour le secteur HLM, qui compte presque un tiers de locataires de plus de 60 ans en 2013 ». Compte tenu des caractéristiques particulières de cette population, l’étude considère que « les logements sociaux permettent aux retraités les moins aisés et les plus isolés d’accéder à un logement moins cher que ceux du parc locatif libre ». Au final les HLM accueillent aujourd’hui 13% des retraités.
Trois quarts d’anciens ouvriers ou employés
L’une des principales différences tient à la composition des ménages de retraités : alors que les deux tiers des ménages propriétaires sont des couples, six retraités sur dix en HLM sont au contraire des personnes seules et quatre sur dix sont des femmes seules (veuves, célibataires ou séparées).
Les retraités vivant dans le parc locatif social disposent naturellement de revenus plus modestes : les trois quarts d’entre eux sont d’anciens employés ou ouvriers (contre 45% en population générale). Le parc social abrite aussi une proportion plus élevée de retraités n’ayant jamais travaillé (hommes et femmes au foyer, personnes en situation d’invalidité ou de handicap…). C’est le cas de 7% des retraités en HLM contre 4% en population générale.
Environ 40% des retraités vivant en logement social déclarent présenter un handicap ou une gêne au quotidien, contre seulement 27% de l’ensemble des retraités. Cette dernière situation s’explique toutefois, pour une bonne part, par la priorité donnée, depuis 2001, aux personnes handicapées pour l’accès à un logement social.
Un taux d’effort plus faible que dans le secteur libre
Conséquence logique : les retraités en HLM présentent des revenus légèrement inférieurs à ceux des retraités du secteur libre. La différence est en revanche beaucoup plus importante avec les retraités propriétaires, avec un revenu moyen respectif de 1.810 et 3.440 euros par mois (respectivement 1.240 et 1.970 euros, si on raisonne en termes d’individus, les retraités propriétaires étant plus souvent en couple que les retraités en HLM).
Les retraités en HLM consacrent, en moyenne, 30% de leurs revenus à leur logement, soit une part inférieure à celle des retraités locataires du secteur libre (plus du tiers des revenus, soit au-dessus de la limite souvent considérée comme supportable).
41% des retraités en HLM perçoivent des aides au logement contre 25% de ceux du secteur libre. En dépit de cet avantage comparatif, les retraités en HLM disposent du revenu le plus faible, une fois réglées les dépenses de logement. Il leur reste en effet 1.270 euros par mois, soit 250 euros de moins que les retraités locataires du secteur libre et 1.800 euros de moins que les retraités propriétaires.
Des logements moins confortables que ceux des retraités propriétaires
L’étude apporte également un éclairage sur les conditions de logement des retraités en HLM. La surface moyenne de leur logement est ainsi de 67 m2, comme dans le secteur libre, mais loin des 100 m2 des retraités propriétaires. Du coup, seul un quart des logements des retraités en HLM est très peu peuplé (au moins deux pièces de plus que nécessaire selon la définition de l’Insee), contre trois quarts des logements des retraités propriétaires.
En outre, la qualité globale des logements des retraités propriétaires est meilleure que pour ceux en location. Ainsi, 12% des retraités en HLM et 15% de ceux du secteur libre disposent d’un logement de qualité médiocre (présentant au moins trois défauts), contre seulement 4% des retraités propriétaires. Enfin, 6% des retraités en HLM sont propriétaires d’un autre logement, tandis que 25% des retraités propriétaires de leur résidence principale possèdent également une résidence secondaire.
Jean-Noël Escudié / PCA
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